Femmes en difficulté
Conséquences sur les grossesses
Ce phénomène n’épargne pas les femmes enceintes et leurs enfants. Les vulnérabilités sociales sont associées à la fois à un risque accru d’issue périnatale défavorable : anomalies congénitales, retard de croissance intra-utérin, prématurité, mort fœtale, mort néonatale. Les mères, quant à elles, encourent aussi des dangers sévères comme l’accroissement de la mortalité et la morbidité sévère.
Nous savons depuis plusieurs décennies que la condition sociale a un impact sur la santé des individus et qu’aux inégalités sociales et de pauvreté s’ajoutent des inégalités de santé. La crise monétaire de 2008 a considérablement accentué la pauvreté, et le nombre de personnes vivant avec un revenu inférieur à 60% du revenu médian (1015€) est passé de 12,9% en 2002 à 13,7% en 2013. Soulignons que femmes et hommes ne sont pas égaux face à ces situations et que le taux de pauvreté des femmes (15%) est supérieur à celui des hommes (13.6%) avec respectivement 4.7 et 4 millions de personnes concernées.
Vulnérabilité sociale et inégalités face aux soins
Ces risques maternels et périnatals dans les situations de vulnérabilités sociales sont en partie le résultat de barrières à l’accès aux soins. Le constat partagé à l’échelle européenne est que les systèmes de soins, bien que très performants pour le plus grand nombre, se montrent aujourd’hui incapables de s’adapter aux personnes en marge, comme peuvent l’être les femmes dans des situations sociales difficiles. Les femmes migrantes sont une des premières populations touchées par ce phénomène et de nombreuses femmes enceintes arrivant sur nos territoires connaissent de grandes difficultés dans l’accès aux soins.